Les amputations du
membre inférieur
Amputation à plusieurs niveaux
Le chirurgien doit tenter de garder le maximum de longueur tout en sachant que ce n’est pas toujours la meilleure solution. Il doit aussi éviter de placer des cicatrices ou des greffes sur des zones d’appui, enfouir les extrémités nerveuses dans les tissus mous afin d’éviter le développement ultérieur de névromes très douloureux.
Hémipelvectomie
Elle supprime la moitié du bassin et donc les appuis fessiers. Il n’y a plus d’appui osseux. En revanche, l’appui se fait sur des masses molles.
Désarticulation de hanche
La désarticulation de hanche est une intervention pratiquée généralement pour des tumeurs malignes ou des traumatismes très sévères du membre. Son retentissement fonctionnel et psychologique peut être majeur.
Amputation transfémorale (au-dessus du genou)
Cette amputation est fréquente, presque autant que l’amputation tibiale. L’appui se fait dans la région ischiatique. La marche avec une prothèse fémorale nécessite une dépense d’énergie importante. Le contrôle du genou demande une bonne coordination et un bon équilibre.
L’utilisation des genoux prothétiques à contrôle de phase d’appui et de phase pendulaire, surtout lorsqu’ils sont associés aux nouveaux pieds à restitution d’énergie, a sensiblement amélioré les résultats. Lorsque le moignon est suffisamment long, la marche rapide, la course et la pratique d’activités sportives sont possibles.
Toutefois, l’impossibilité d’effectuer une extension active du genou prothétique limite certaines activités. Par exemple, la montée des escaliers se fait asymétriquement (uniquement la jambe valide en avant). Par ailleurs, la conduite d’une voiture nécessite un aménagement.
Désarticulation du genou
Cette amputation autorise l’appui distal (en bout de moignon). Le raccourcissement fémoral en supprime les inconvénients, à savoir la difficulté d’insérer un genou prothétique sur un moignon trop long. Parmi ce type d’amputation, signalons « l’amputation de Gritti-Stokes » qui consiste à souder le genou au bout du moignon. Ce type d’amputation offre un meilleur résultat fonctionnel que l’amputation transfémorale (au niveau du fémur).
Amputation transtibiale (en dessous du genou)
C’est l’autre amputation majeure la plus fréquente. La pathologie vasculaire, diabète compris, y est prépondérante, puisqu’elle concerne plus de 80 % des patients.
La technique chirurgicale « standard » donne un moignon qui doit être appareillé avec une prothèse de contact. Aujourd’hui, on cherche à répartir la charge sur le maximum de la surface du moignon.
Le niveau « idéal » d’amputation tibiale est déterminé par plusieurs facteurs.
En cas d’amputation traumatique, il est déterminé par les tissus viables. Toutefois, le plus long n’est pas toujours le mieux! Il faut tenir compte des contraintes liées à l’appareillage. Un moignon trop long n’est pas compatible avec certains pieds prothétiques, notamment les pieds à restitution d’énergie. À l’inverse, un moignon trop court ne permet pas de stabiliser l’emboîture.
Amputation du pied
Les amputations partielles et subtotales (presque totales) du pied donnent parfois des résultats fonctionnels décevants, avec impossibilité d’accélérer la marche ou de courir. Elles posent aussi des problèmes de chaussage, d’esthétique et de choix des chaussures. Cependant, elles ont l’avantage d’autoriser l’appui terminal sur la jambe.
Amputation de Syme
Niveau ultime des amputations partielles du pied, il ne subsiste de celui-ci que la coque talonnière. Celle-ci n’est toutefois pas fixée au squelette par ses moyens anatomiques, et se luxe parfois (c’est-à-dire perd son axe). Ainsi elle fait perdre à la technique son avantage principal, à savoir la possibilité d’appui distal permanent. Une variante intéressante est l’ATCT (arthrodèse tibio-calcanéenne avec talectomie) où le calcanéum est conservé et arthrodésé (soudé avec des vis) sous le tibia, ce qui permet une déambulation sans prothèse, mais est assez difficile à appareiller.
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